BOIRE NE SUFFIT PAS POUR HYDRATER TOUTES VOS MUQUEUSES

Il fait chaud, très chaud... Partout on vous dit qu'il faut boire régulièrement pour vous hydrater. Bon conseil. Mais cette recommandation générale n'est d'aucune utilité pour certaines personnes qui ressentent, malgré les litres d'eau avalés, une sécheresse au niveau de la bouche et des yeux, mais aussi du vagin, du tractus respiratoire… C'est ce que l'on appelle le syndrome de Gougerot-Sjögren (prononcer sjeu-greunne), ou syndrome sec. Et si vous êtes dans ce cas, ce n'est pas juste un défaut d'hydratation, c'est une maladie auto-immune ! Mais ne croyez pas que cette affection soit rare : plus de 600 000 personnes sont concernées (dont 90 % de femmes).

Ce syndrome peut être primaire (c’est alors une maladie auto-immune spécifique) ou secondaire, notamment associé à d’autres maladies auto-immunes bien identifiées et à des infections virales chroniques (hépatites, sida). Sa forme primaire touche essentiellement les femmes, plus particulièrement après la cinquantaine. Elle se manifeste par une sécheresse de toutes les muqueuses, notamment par anomalie de fonctionnement des glandes exocrines.

Comment fonctionne la membrane cellulaire ?

Notre organisme est limité par deux types de barrières qui le séparent du monde extérieur : la peau et les muqueuses. Les deux sont constituées de cellules qui ont la même origine (cellules épithéliales), la différence majeure venant de la présence de kératine dans la peau, qui lui donne un aspect plus rigide et plus résistant. Elles ont en commun le besoin d’une hydratation suffisante pour maintenir leur structure et leurs fonctions. Or cette hydratation est directement liée au bon fonctionnement de la membrane cellulaire qui est constituée essentiellement de phospholipides dans lesquels une ossature de phosphore fixe des acides gras.

Ce n'est pas la quantité de boisson qui conditionne le bon fonctionnement de la membrane cellulaire et donc le maintien de l’hydratation adéquate, c’est la qualité de ces acides gras.

Sans hydratation, les muqueuses s'enflamment

Une muqueuse ne fonctionne bien que si elle est suffisamment humidifiée. Le liquide nécessaire à cette humidification provient de glandes exocrines (par exemple les glandes salivaires pour la muqueuse de la bouche) et se maintient grâce à la qualité propre de la muqueuse. Une muqueuse qui se dessèche provoque des sensations désagréables au niveau de la bouche et de la conjonctive. Elle compromet la sexualité lorsqu’elle touche le vagin.

Dans tous les cas, mal hydratée, la muqueuse devient plus fragile. Elle a tendance à s’irriter et devient le siège d’inflammations.

Les Omega 7 hydratent les muqueuses, et l'argousier en est plein

Les traces les plus lointaines d’usage traditionnel de l’argousier remontent à la Grèce (il servait notamment à lustrer le poil des chevaux, d’où le nom latin Hippophae) et au Tibet où il était utilisé pour diverses affections de la peau, des muqueuses, du système cardiovasculaire et de la sphère génitale chez la femme.

Ce sont les Soviétiques qui les premiers se sont intéressés de manière scientifique à cette plante.
Les cosmonautes utilisaient les baies comme aliment et l’huile sous forme de crème pour se protéger des rayonnements cosmiques.

Son huile est particulièrement riche en acides gras essentiels oméga 3 et oméga 6, et en substances antioxydantes (vitamine E, caroténoïdes), mais sa spécificité vient d’une présence abondante d’acides gras mono-insaturés oméga 7. Seules les huiles d'argousier, de macadamia et de gevuina en contiennent.

Nous savions jusqu’ici que les complémentations en oméga 6 de haute qualité (bourrache –
onagre) améliorent les fonctions de la peau. Mais plus récemment, il a été montré que la complémentation en oméga 7 de qualité (huile d’argousier) rétablit non seulement l’hydratation de la peau, mais surtout celle des muqueuses.

Au niveau des membranes cellulaires, les acides gras oméga 7 ont une qualité particulière : ils ont la souplesse d’un acide gras polyinsaturé (et donc les mêmes propriétés fonctionnelles) sans en avoir la fragilité vis-à-vis de l’oxydation. En effet, plus un acide gras est insaturé, plus il est sensible à l’attaque oxydative. Mais les acides gras mono-insaturés des oméga 7 sont plus résistants à l’oxydation.

Deux acides gras majeurs composent l’huile d’argousier :


Quels sont les bienfaits de l'huile d'argousier ?

Comment consommer de l'huile d'argousier ?

L'argousier peut-être consommé sous différentes formes. Vous pouvez manger des baies, car la  pulpe contient plus de 50 % d'acide palmitoléique, plus que les pépins. Il faut toutefois trouver comment s'en procurer, et c'est une consommation saisonnière qui ne convient pas au traitement du syndrome sec. Il existe aussi des huiles vendues sous forme liquide, mais on les emploie plutôt en usage externe pour entretenir la peau ou les cheveux et les prix sont beaucoup trop élevés pour que vous en consommiez dans vos salades chaque jour !

Restent les capsules d'huile. Il y en a beaucoup sur le marché, mais souvenez-vous que ce que vous recherchez en priorité, c'est l'acide palmitoléique. Lisez bien les étiquettes, car les gélules proposées en contiennent parfois trop peu. Cela n'enlève rien à leur intérêt en termes d'apport en acides gras, mais, pour l'indication du syndrome de Gougerot-Sjögren, il est préférable de rechercher des fabricants qui ont privilégié l'acide palmitoléique et des méthodes d'extraction qui préservent parfaitement les propriétés de cette huile.

Le meilleur mode d'extraction : le CO2 supercritique

La société AROMTECH, en Finlande, a mis au point un procédé de préparation, breveté sous la dénomination SBA24®, qui permet d’obtenir le meilleur des propriétés de cette huile. L’extrait lipidique est obtenu à partir des graines et des parties molles des baies d’argousier.

La technique d’extraction au CO2 supercritique utilise du gaz carbonique qui, dans certaines conditions de pression et de température, se comporte comme un solvant sur les parties lipidiques des plantes. Cette technique présente l'immense avantage de travailler à température modérée (environ 40°C) et en atmosphère dépourvue d’oxygène, ce qui évite les dénaturations liées à la température et aux oxydations.

L’extrait obtenu est 100 % naturel, indemne de tous résidus de solvant (puisque le CO2 s’évapore dès le retour aux conditions normales) et de toute dégradation oxydative.

Les performances sont bien supérieures aux autres techniques d’extraction (pression à froid, extraction par solvant, centrifugation), aussi bien du point de vue de la composition, de la stabilité que de la possibilité de standardisation du produit fini. Cette huile est en France par le laboratoire Symphonat sous le nom d'Hydra 7.


Outre les problèmes de sécheresse des muqueuses (bouche, peau, nez, tractus pulmonaire, yeux, vagin), cette huile sera également très utile en cas de brûlures, dermatites, dermatoses, faiblesse immunitaire, inflammation chronique et... séquelles de radiothérapies.

Prenez les capsules au moment du repas, ce qui permet une meilleure assimilation. C’est en effet une huile qui nécessite la sécrétion de sels biliaires pour être assimilée, et c’est le repas qui déclenche cette sécrétion. L’expérience a montré que les effets pouvaient être observés rapidement (en moins de deux semaines après une cure d'attaque de 4 capsules par jour. Mais je préfère vous prévenir, dans d’autres cas, ce peut être huit à dix semaines.

Michel Dogna