LA DOULEUR NOUS JETTE DANS LES BRAS DES
LABOS
Quand on souffre d'une douleur, on voudrait que ça s'arrête, tout de suite,
peu importe comment, ou par quel moyen. Les médecines naturelles,
dans ce domaine, ont peu de prise car elles sont rarement des médecines
d'urgence et là, il y a urgence. Alors on se jette dans les bras de la médecine
allopathique et, en effet, la douleur passe, très vite. Mais il y a un prix à
payer pour ce confort chimique, alors que d'autres solutions existent, même si
elles prennent plus de temps.
L'aspirine, le paracétamol et l'ibuprofène
n'ont rien d'anodin
Ces trois médicaments font partie de ce que l'on appelle "les antalgiques
de pallier 1". Ce sont des antalgiques périphériques destinés aux douleurs
légères à modérées. Ils sont dits périphériques car ils agissent au niveau
local (plutôt que sur la transmission des signaux de douleur au niveau du
cerveau comme les médicaments morphiniques). Même s’ils sont en vente libre,
l’aspirine et le paracétamol et l'ibuprofène n’ont rien d’anodin !
L'aspirine : chaque année, des décès dus à une hypersensibilité méconnue
à l’aspirine sont enregistrés. De plus, prise régulièrement, l’aspirine peut
causer des hémorragies digestives occultes qui entraînent, au fil du temps, une
anémie par manque de fer, cette dernière augmentant sérieusement les risques
d’infarctus du myocarde. L’aspirine est aussi fréquemment la cause d’ulcères
gastriques, notamment quand elle est prise à jeun ou sans eau.
Le paracétamol. Un surdosage régulier (au-delà de 4 g par jour) expose
d’abord à des problèmes hépatiques fonctionnels (nausées, mauvaise digestion),
puis à la constitution d’une stéatose hépatique non alcoolique, voire d’une
cirrhose : la majorité des greffes hépatiques réalisées en France sont le
fait d’un surdosage en paracétamol !
L'ibuprofène et ses cousins anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
tels que le kétoprofène, le naproxène...
sont, eux, responsables d’ulcères gastroduodénaux après trois mois de prise
régulière ainsi que d’accidents cardiovasculaires.
Les analgésiques à base de morphine : un
peu plus violents
Les analgésiques morphiniques faibles ou mineurs agissent sur le système
nerveux central. Ils sont destinés aux douleurs modérées ou sévères et aux
douleurs qui ne sont pas soulagées par les antalgiques de palier 1.
Ce sont des opioïdes dits faibles, des molécules proches de la morphine (et
donc de l’opium). Ils sont souvent combinés avec des antalgiques de niveau 1
car, pris isolément, leur efficacité n’est souvent pas supérieure aux
médicaments de niveau 1. Ils ne sont disponibles que sur ordonnance et
contiennent souvent de la codéine ou un équivalent.
On pense là encore qu'il n'y a pas de danger car la codéine est souvent
retrouvée dans les sirops contre la toux sèche, les traitements contre la
migraine et la douleur en général (notamment l’Efferalgan
Codéine). Or, la codéine présente un fort risque d’accoutumance avec des
difficultés de sevrage provoquant des crampes abdominales, de la fièvre,
des larmoiements, des crises d’angoisse.
Quant aux médicaments contenant du dextropropoxyphène
(DXP), tels que le Di-Antalvic, il a fallu
attendre 2011 pour qu’ils soient retirés des marchés européen et français !
Responsables de morts subites, l’Agence euro- péenne
du médicament (EMEA) a estimé que les risques, en particulier celui de
surdosage mortel – volontaire ou accidentel –, étaient supérieurs aux
bénéfices… Huit millions de Français en prenaient régulièrement jusqu’à sa
disparition des officines.
Les opioïdes : de la drogue dure
Pour finir, ce qu'il y a de plus fort, ce sont les analgésiques morphiniques
(ou opioïdes). Ils sont destinés aux douleurs intenses rebelles aux autres
antalgiques et analgésiques. Il s’agit de la morphine et de substances
apparentées :
Les
opiacés (morphine et dérivés), outre les effets indésirables habituels
(somnolence, sensations vertigineuses, constipation, nausées, rétention
urinaire, dépression respiratoire), provoquent souvent une dépendance
physique et psychologique qui implique un sevrage aussi long et pénible qu’en
cas de toxicomanie.
Alors que faire quand on a mal ?
Je vous l'ai dit, les médecines alternatives ne peuvent pas lutter contre les
médecines allopathiques pour faire cesser rapidement une douleur, mais, face à
une douleur chronique, elles peuvent au moins réduire l'exposition aux
médicaments et diminuer ainsi leur effets secondaires nocifs. Trois angles
d'attaque sont possibles.
1- Les fondamentaux
2 - Les grands remèdes de la douleur
Toutes les douleurs n'ont pas la même cause, et il est un peu prétentieux de
proposer des compléments alimentaires qui s'adresseraient à tous, uniformément.
Cependant, si on ne devait choisir que trois remèdes, il faudrait recommander :
Je vous renvoie aux articles que nous
avons déjà écrits sur ces compléments (en lien) pour mieux cerner leurs
propriétés.
3 - Les thérapies antidouleurs
L'acupuncture. Cette branche de la médecine traditionnelle
chinoise est bien connue pour agir sur de nombreuses pathologies douloureuses
en réduisant également les phénomènes inflammatoires qui lui sont associés.
Citons l’arthrite, l’entorse, les pathologies vertébrales, la périarthrite
scapulohumérale, le syndrome du canal carpien, mais aussi la migraine de
tension, les douleurs dentaires, le syndrome prémenstruel. L’efficacité de
l’acupuncture a d’ailleurs été récemment mise en évidence grâce à des tests
pratiqués sous imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) : la pose
d’aiguilles induit une réduction hautement significative de l’activité des
centres cérébraux stimulés par la douleur.
L'hypnose ericksonnienne. Cette pratique
modifie considérablement la perception de la douleur. En effet, la douleur
ressentie se compose de trois parties : la première liée aux souvenirs de
douleurs anciennes, la seconde liée à la maladie actuelle et la troisième liée
à l’appréhension de la douleur à venir. Se dégager des première et troisième
composantes réduit la douleur des deux tiers. Pour la douleur actuelle, à
l’aide de suggestions génératrices de sensations agréables, le thérapeute
favorisera un changement de perception de la douleur, une levée des blocages
instaurés par elle et, pour finir, la mise en place de nouveaux comportements
positifs. En quelques séances, le patient est capable de s’autohypnotiser
et ainsi de gérer sa douleur au quotidien.
Le massage. Plus qu’un massage de la zone douloureuse, la personne qui
souffre a besoin de massages qui harmonisent le corps tout entier. Le shiatsu,
le massage californien ou ayurvédique ont ce pouvoir de détendre le corps dans
ses trois dimensions : physique, émotionnelle et intellectuelle. De plus, le
massage réduit l’inflammation en renouvelant les mitochondries, ces petits organites
cellulaires responsables de la production d’énergie, ce qui induit une
diminution de la production des cytokines (hormones cellulaires
inflammatoires).
La méditatIon : Grâce à l’imagerie par
résonance magnétique fonctionnelle (IRMF), on a découvert que, même si les
adeptes de la méditation ont conscience de la douleur, cette sensation n’est
pas traitée dans la zone du cerveau responsable de l’évaluation, du
raisonnement ou de la formation de la mémoire (région préfrontale, amygdale et
hippocampe). Ils ressentent bel et bien les sensations douloureuses, mais
abrègent le processus en s’empêchant d’étiqueter ces stimuli comme douloureux.
En recourant dans un premier temps à la méditation guidée, en écoutant des CD ou
en fréquentant un groupe de méditation, on peut obtenir une véritable sensation
de mieux-être.
La pensée positive : Des émotions négatives aggravent la sensation
douloureuse alors que les pensées positives augmentent le seuil de tolérance.
Il est alors nécessaire de transformer ses croyances relatives à la douleur
pour moins en souffrir. Pratiquer des exercices comme ceux proposés par la
méthode de visualisation créative Simonton (du nom du
célèbre cancérologue américain convaincu du rôle de l’esprit dans le processus
de guérison) peut aider à sortir de l’impasse psychologique créée par l’état
douloureux. Il s’agit d’observer ses croyances une par une et de les
transformer en des croyances plus justes, plus indulgentes, plus joyeuses et
porteuses d’espoir.
Je sais que pour ceux qui souffrent intensément, ces conseils paraîtront
insuffisants et que ceux qui utilisent notamment les antalgiques les plus
puissants auront du mal à envisager de s'en passer. Mais au vu des effets
secondaires des antidouleurs chimiques, il faut tâcher de diminuer autant que
possible les quantités consommées et dans ce cas, les médecines alternatives
peuvent être d'un grand secours.
Une dernière chose
Si vous ne souhaitez pas envisager d'autre
choix que les antalgiques chimiques de deuxième et surtout de troisième
catégorie (opiacées), je vous recommande d'appliquer le protocole suivant :
Avant la prise d’anti-douleurs, penser à
saturer l’organisme en sel
liposoluble de magnésium (en dehors de toute insuffisance rénale
terminale). Cela permet de diminuer d’environ 30 % la dose d’antalgiques
nécessaire. Il est évidemment recommandé de continuer après l’opération tant
que durent les douleurs en demandant un suivi médical.
Après la prise d’anti-douleurs, combiner :
Dr Naïma Bauplé