Chère lectrice, cher lecteur,
Votre dos est comparable à une pile d’assiettes (les vertèbres) séparées par
des serviettes (les disques) qui les empêchent de s’entrechoquer et de se
briser.
Entre deux assiettes/vertèbres sortent de chaque côté les nerfs qui vont
innerver les muscles et les organes.
Comme la pile d’assiettes, votre dos n’est pas très flexible mais vous pouvez
néanmoins le bouger.
Les assiettes du bas sont les vertèbres lombaires. C’est sur elles que pèse
tout le poids et c’est en général là que ça coince et que ça fait mal.
Le nerf sciatique provient de plusieurs branches nerveuses qui sont situées
dans la colonne vertébrale au niveau des racines des deux dernières vertèbres
lombaires (L4 et L5) . Il continue son chemin dans la fesse, puis à
l’arrière de la jambe et du genou.
C’est le plus long nerf chez l’être humain et celui qui a le plus gros
diamètre. Il n’est donc pas étonnant que ce soit celui-là qui pose souvent
problème.
Suite à un effort, un traumatisme peut survenir avec le déplacement d’une
assiette qui ne se trouve plus alors dans l’axe de la pile. C’est là que le
nerf sciatique se coince.
Au début, cela peut commencer par un simple lumbago. Une contracture va se
développer dans cette région douloureuse. Dans le pire des cas, l’inflammation
s’emballe. Le nerf sciatique est coincé. On est bloqué. Le moindre mouvement du
bassin ou des jambes fait hurler. La douleur ressemble à des décharges
électriques et des brûlures. On peut en être réduit à se déplacer à quatre
pattes pour aller aux toilettes. Je l’ai vécu.
Chaque erreur de mouvement est un coup de poignard dans les reins. Puis
l’inflammation gagne la jambe dont les muscles tressaillent régulièrement.
Après la phase de douleur vient la phase d’insensibilité locale. Une
caresse sur la peau n’est plus ressentie, ou comme filtrée au travers d’un
carton. Le réflexe du marteau sur le genou disparaît.
Si le nerf est endommagé au centre, c’est-à-dire dans la partie motrice, c’est
la paralysie, partielle ou totale. La jambe ne répond plus. Les ordres du
cerveau n’arrivent plus à destination. On est obligé de monter les marches d’un
escalier sur une seule jambe. Puis tout cela se restaure doucement en
commençant par la motricité. La sensibilité peut mettre un an à se restaurer. (la suite ci-dessous)
L’homme de la situation face à
la sciatique est l’ostéopathe.
Si quelqu’un peut faire quelque chose, c’est lui. Il repère la vertèbre qui a
sauté et qui écrase le nerf sciatique et la remet en place, libérant le nerf et
ouvrant la voie vers la guérison. L’ostéopathe doit être compétent, sans quoi
il fera plus de mal que de bien.
L’acupuncture est aussi dans son domaine de prédilection (les douleurs).
Certaines personnes sont soulagées en une seule séance.
Beaucoup de sites Internet de
santé peu sérieux recommandent le chaud, en particulier les bains chauds,
contre la sciatique.
Je réponds : « Halte là ! ». Se tremper dans des bains
chauds calme sur le coup mais aggrave la situation ensuite.
Au contraire, les sachets de glace ont un effet anesthésiant plus sûr et plus
durable. Procéder par applications de 20 minutes, toutes les deux heures.
De même, je recommande la plus
grande prudence avec les exercices physiques supposés vous
« décoincer », y compris le yoga.
Lorsque le nerf sciatique est coincé et enflammé, la dernière des choses à
faire est de le solliciter.
Sur le coup, vous pouvez avoir l’impression d’un soulagement après
l’échauffement. Mais il sera surtout causé par la production d’endorphines, des
hormones qui endorment la douleur et que nous secrétons naturellement dès que
nous commençons un effort physique.
Après l’effort, vos douleurs sciatiques reviendront encore plus fort.
L’important est au contraire de bouger le dos le moins possible. Il faut
soigner votre posture en gardant toujours le dos parfaitement droit, assis au
bureau, à table et même en voiture, éventuellement porter une ceinture
abdominale (mais l’idéal est d’être musclé du dos, pour bien tenir la colonne).
Il existe néanmoins trois exercices que vous pouvez pratiquer très prudemment
en évitant de basculer le bassin vers l’avant, et en gardant le dos
droit :
La sciatique est une maladie
« insomniante » : ses douleurs vous réveillent la nuit et
peuvent vous empêcher entièrement de dormir.
C’est un facteur aggravant car l’épuisement provoque des tensions nerveuses qui
augmenteront l’inflammation.
Il est donc nécessaire de sortir tout l’arsenal des moyens naturels pour
favoriser le sommeil profond. Le but est de vous éviter d’entrer dans une
spirale diabolique d’épuisement. Je ne peux traiter les solutions ici mais vous
pouvez vous référer au tout récent Dossier de
Santé & Nutrition du Dr Jean-Paul Curtay qui
fait le point sur tous les traitements naturels validés scientifiquement pour
un sommeil réparateur. Cliquez ici pour en savoir plus sur les Dossiers
de Santé & Nutrition et recevoir votre exemplaire.
Beaucoup de plantes combattent
la douleur et l’inflammation naturellement. Elles se présentent sous forme de
gélules, pommades, huiles, teinture-mère (dans l’alcool) et peuvent bien sûr
être bues en tisane ou en décoction.
Je recommande en particulier les massages aux huiles essentielles d’arnica et
de gaulthérie, ou avec de l’huile de camomille.
Comme anti-inflammatoire et antidouleur naturel, l’harpagophytum sous forme de
gélules.
Ils se pratiquent avec des
huiles essentielles citées ci-dessus.
Le massage des tissus profond et la thérapie « trigger-point » ont
montré leurs effets bénéfiques sur les spasmes musculaires, la douleur et
l’engourdissement des jambes et des orteils.
Contre les contractures douloureuses dans le mollet, mettez-vous debout devant
votre baignoire et appuyez votre jambe douloureuse contre le rebord arrondi.
Massez l’arrière et les côtés de la jambe et du genou. Puis massez les doigts
de pieds, en insistant s’ils sont contractés.
Plongez des feuilles d’ortie
fraîches dans de l’eau chaude, puis appliquez-les sur les zones douloureuses.
Autre mélange : faire fondre 250 g de saindoux au bain-marie, plonger
une feuille de chou crue, laissez cuire 45 minutes, puis laisser
refroidir.
Je ne garantis pas l’efficacité de ces derniers « remèdes de
grand-mère ». Mais ils sont utilisés traditionnellement, donc il me
semblait important de les mentionner.
Surtout, ne pas désespérer quand vous êtes frappé par la
sciatique.
90 % des cas finissent par se résorber spontanément.
C’est très dur, cela laisse des souvenirs affreux, mais c’est une question de
semaines, de quelques mois au maximum. La difficulté principale est d’arriver à
organiser sa vie, gérer ses obligations, surtout si l’on exerce un métier
manuel physiquement éprouvant. Mais au bout du tunnel, il y a l’espoir, presque
la certitude d’en sortir.
Cela étant dit, je sais d’expérience à quel point la sciatique est douloureuse,
insupportable, quand on est dedans. On voudrait parfois se couper la jambe
plutôt que de continuer à subir ça.
Croyez que, si vous en êtes à ce stade, je pense bien à vous. Mais suivez
courageusement les conseils de cette lettre et, vous verrez, cela finira par
aller mieux.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis