Vous reprendrez bien un peu de cassis ?

Chère amie, cher ami,

Savez-vous ce qu’il y a de commun entre le raisin, la tomate, la myrtille, l’aronia, la groseille, l’argousier, le cassis, l’églantier, le genévrier, le sureau noir ?

Tous sont des fruits charnus, qui s’entrouvrent et contiennent des graines et pépins dispersés dans la pulpe.

Ce sont des baies.

Pourquoi je vous parle de ça ?

Parce que les bourgeons de toutes ces baies rajeunissent nos tissus.

Et après ce que je viens d'écrire sur ce que vous mangez, vous avez peut-être besoin de souffler.

« On va revenir sur Terre », comme on dit chez moi dans les Ardennes. Et même si cette Terre est un paradis que l’on est en train de saccager, Dame Nature reste pour le moment une vaste pharmacie naturelle.

La plupart des baies dont je vais vous parler dans mes lettres ont tout bon :

Ces petits fruits agissent sur tous les fronts pour nous maintenir en bonne santé. Il n’y a rien de mieux !

Le cassis un remède connu depuis Sainte Hildegarde

Le cassis, c’est le Ribes Nigrum en latin.

Toutes les plantes, fruits, légumes sont désignés par les deux catégories : le genre et l’espèce. Vous avez déjà consommé ce fruit lorsque vous savourez un Kir, cet apéritif composé de vin blanc et de liqueur de cassis, mis au point par le chanoine Kir, ex-maire de Dijon. Quant au kir Royal au champagne, on en reprendrait !

Les propriétés médicinales du cassis sont déjà connues de Sainte Hildegarde au XIIe siècle. Ses remarques sont surprenantes et confirment certaines données actuelles (notamment le fait que le cassis est considéré comme un adaptogène).

Je place ce groseillier à baies noires en tête de cette lettre : sa première action est de stimuler le cortisol, qui correspond à la cortisone, prescrite à toutes les sauces par certains médecins, voire professeurs, surtout quand ils ne savent pas quoi donner !

Le cortisol est un puissant anti-inflammatoire et draineur universel capable de nettoyer tout l’organisme. À l’énoncé de cette vertu, vous devinez la litanie de pathologies qu’il peut traiter.

On recourt essentiellement aux bourgeons frais du cassis. Cette technique thérapeutique s’appelle la gemmothérapie.

Les bourgeons de cassis agissent sur tous les paramètres de l'inflammation et surtout de l'inflammation allergique. C'est la stimulation de la glande surrénale qui génère cette cortisone naturelle et explique ces actions anti-inflammatoires et anti-allergiques.

Le bourgeon cassis a de multiples vertus :

Le bourgeon de cassis est aussi adaptogène 

Le mot « adaptogène » a été créé par le professeur russe Brekkman à propos du ginseng. Une plante adaptogène répond à 3 conditions :

Grâce à son action endocrinienne sur l'activité hypophyso-cortico-surrénale, le cassis stimule le métabolisme général, joue un rôle d'immuno-régulateur, exerce une activité anti-dégénérative et possède un effet synergique sur la thérapeutique principale. Il facilite l'action des remèdes qui lui sont associés.

Le bourgeon de cassis et le système nerveux

Il améliore aussi les fonctions cognitives !

Pour avoir l'esprit affuté, ce fruit est souverain ! Une étude néo-zélandaise publiée dans le Journal of Functional Foods indique que ses petites baies stimulent l'attention, dopent la mémoire et diminuent la fatigue intellectuelle.

Ces bienfaits sont dus à leur richesse en polyphénols et en anthocyanes, deux antioxydants majeurs. En effet, ceux-ci inhiberaient l'activité des enzymes monoamines oxydases, une famille responsable du mauvais fonctionnement du cerveau.

Décidément, il se révèle miraculeux dans nombre d’affections. Serait-ce une panacée ?

Réputée dans les hypoendocrinies (faiblesses glandulaires), son action sur l'hypophyse explique notamment le fait que le cassis influence la thermorégulation de l'organisme puisqu'il augmente la résistance au froid.

Grand remède du manque d'ardeur, de la fatigue, il combat aussi la somnolence. Certaines migraines chroniques sont résolues par la prise de bourgeons de cassis. Il permet de lutter contre les fatigues par épuisement surrénalien (« je suis vidé »).

Le bourgeon de cassis et le système rénal

Comme diurétique, il agit dans les insuffisances rénales et présente une activité anti-œdémateuse notamment dans l’œdème de Quincke.

Le cassis est également recommandé dans les traitements de la prostatite chronique et de la goutte.

Le bourgeon de cassis et les affections cutanées (peau)

Le bourgeon de cassis neutralise l'effet des piqûres d'insectes tant par voie interne qu'externe (quelques gouttes de macérât concentré sur la piqûre). Il agit par voie interne dans les urticaires aiguës et chroniques, l'acné, le psoriasis et les eczémas secs et infectés.

Le bourgeon de cassis et le système circulatoire

Bien connu pour son action anti-inflammatoire, le cassis exerce une action phlébotonique, ce qui veut dire qu’il augmente la tonicité des parois veineuses et améliore la circulation du sang.

Le bourgeon de cassis et le système respiratoire

Actif dans les états grippaux, il exerce une action dans les bronchites chroniques et l'emphysème.

C'est également un remède important de la sphère ORL puisqu'il est donné dans les sinusites, rhino-pharyngites chroniques, les sinusites, l’emphysème et les rhinites allergiques (ex. : rhume des foins).

Le bourgeon de cassis et les articulations

Il est considéré comme anti-rhumatismal de premier ordre en raison de son activité anti-inflammatoire. Il peut remplacer efficacement la cortisone chimique puisqu’il stimule naturellement sa synthèse dans l'organisme.

Le cassis constitue un merveilleux remède contre les arthroses (gonarthrose, coxarthrose et petites articulations).

Il améliore la souplesse des ligaments et des tendons et lutte contre l'ostéoporose tout en contribuant à la consolidation des fractures.

Le bourgeon de cassis comme chimio-protecteur

Le cassis permet à l'organisme de lutter contre les effets secondaires de molécules présentant une certaine toxicité, tels les agents anti-mitotiques utilisés en chimiothérapie contre le cancer : citons le Taxol, le Cis-platyl, le Taxotère, l'Adriamycine, la Farmorubicine.

Le cassis exerce une action de régulation au niveau des organes agressés par ces molécules « toxiques » dont certaines peuvent être piégées dans le sang. On retrouve d'ailleurs cette propriété mentionnée anciennement sous la dénomination « contre-poison». Ces propriétés anti-iatrogènes du cassis au niveau de la chimiothérapie peuvent se manifester pour toute molécule étrangère à l'organisme dont notamment les médicaments de synthèse et leur cortège d'effets secondaires.

Ce bourgeon intervient directement en améliorant le rendement métabolique d'un certain nombre d'organes, ce qui contribue à améliorer leur résistance à l'agression chimique tout en potentialisant l'action de ces mêmes molécules chimiques. Cet effet chimio-protecteur s'explique entre autres par le tropisme rhéologique du cassis (effets circulatoires). Le cassis est donc indiqué pendant et après un traitement de chimiothérapie. Dans son effet chimio-protecteur, il sera utilement associé à sequoia gigantea (le fameux sequoia géant, capable de vivre plusieurs milliers d’années).

Comment l'utiliser ?

Ribes nigrum: Bourgeon Macérat glycériné 1D

Prendre 50 gouttes le matin. C'est la période où la sécrétion de cortisol est maximale. On commence la journée et on a besoin d'être boosté pour faire face aux stress qui vont nous assaillir (effet adaptogène).

Comment le consommer autrement ?


Idéalement frais, sinon surgelé. On trouve aussi des baies de cassis en jus, à boire à raison d'un verre (250 ml), ou sous forme de gélules en optant pour celles dosées à 300 mg.

Selon l'étude néo-zélandaise, les bienfaits sur nos capacités intellectuelles se font sentir une heure après l'absorption. À privilégier donc avant une réunion ou un examen important.

Vous avez compris que vous pouvez abuser du cassis : il est délicieux et merveilleux pour votre santé !

Et ce n’est pas tout : Dame Nature nous a livré de très nombreuses baies, qui elles aussi vont apporter beaucoup à votre santé. Je vous en parlerai dans une prochaine lettre.

Portez-vous bien !

Dr Jean-Pierre Willem