La publicité est un poison, même à petite dose

Impossible aujourd'hui d'éviter la pub qui envahit les espaces publics tout autant que privés : couleurs criardes, slogans agressifs et images retouchées par logiciel sont là pour nous rappeler qu'un bon citoyen est un consommateur, et qu'il faut acheter pour exister et être heureux. Les publicitaires déploient des trésors d'imagination pour attirer l'attention des hommes et des femmes abrutis devant leur télévision ou ballottés dans les wagons de métro.
Ce matraquage, qui se traduit par des publicités toujours plus grandes, plus bruyantes, plus tapageuses, a un but bien précis : renforcer le règne sans partage de la marchandise sur nos vies. Les industriels et les publicitaires, en nous incitant à consommer toujours plus et en nous offrant à voir l'image d'un bonheur artificiel et formaté, remplissent un rôle politique : ils aliènent les individus et les fondent dans la masse des consommateurs, s'imposant  ainsi comme seul lien social dans une société soumise à la dictature des multinationales.
La publicité est un poison que la société capitaliste injecte quotidiennement aux masses des travailleurs-consommateurs passifs, afin de les rendre dépendants de l'acte d'achat, et de les enfermer ainsi dans cet "ordre des choses" absurde qui voudrait que l'on produise pour consommer et que l'on consomme pour produire. Mais notre mode de vie n'est pas sans conséquence : le système publicitaire, et l'idéologie productiviste  et consumériste qui se cache derrière lui, ont des conséquences désastreuses sur la société présente et à venir :   Ils empoisonnent nos corps, qu'ils enserrent dans des carcans de beauté aliénants.
Ils empoisonnent nos consciences, qu'ils formatent agressivement en colonisant notre imaginaire et en manipulant nos désirs.

Ils empoisonnent la nature, dont les terres, les forêts, les eaux, sont ravagées par l'industrie.
Les publicitaires voudraient nous faire croire qu'ils sont à l'écoute, et qu'ils ont entendu le message des antipubs : "vous avez raison", nous disent-ils en substance, "nos campagnes se doivent d'être plus créatives, plus belles, plus

 
novatrices". Ce discours moralisant n'est qu'un nouvel exemple de la capacité du système capitaliste à intégrer la contestation en son sein et à la vider de sons sens. Ne nous trompons pas : nous ne contestons pas les excès de la publicité, mais le système publicitaire lui-même. Ces excès ne sont que l'illustration du totalitarisme de la propagande consumériste.
La soumission au matraquage publicitaire et à l'ordre marchand est un suicide quotidien

Détruisons le système publicitaire avant qu'il ne nous détruise